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Construction du répertoire : mode d'emploi

Le premier niveau de classement :

 

Région → Département → Ville

 

Répertorier les jetons et médailles des caisses impose certains choix de classement afin que tout collectionneur, avec une pensée spéciale à l'attention de ce qui débutent, puissent rapidement saisir l'intérêt du thème, s'en passionner et trouver rapidement ce qu'il recherche. Reconnaissons-le immédiatement, hors parti-pris, il n'y a pas de choix idéal. Par ailleurs, si, à l'origine, les caisses d'épargne sont des émanations municipales, leur structuration dans le temps les a amenées à prendre une dimension régionale voire au-delà. Au vu des nombreux collectionneurs de jetons et médailles particulièrement intéressés par cette dimension régionale, le premier découpage retenu reprend le découpage administratif des régions avant la réforme de 2014. Deux exceptions retiendront l'attention du lecteur : une région « Colonie » rassemble les caisses d'épargne ouvertes dans les anciennes colonies lorsqu'elles ont produit des jetons et médailles. C'est le cas pour les villes de Bône, Alger et Oran ; une région « France » regroupe les espèces liées à des manifestations particulières, inter-régionales, comme les Conférences, les Unions régionales ou pour lesquelles un classement plus fin n'a pas été possible.

 

Au sein de chacune des régions, le répertoire est classé par départements et par villes, dans l'ordre alphabétique. Dans de rares cas, certaines caisses ont eu très tôt une dimension départementale, les jetons et médailles correspondants sont placés dans leur chapitre régional sous l'intitulé du département. Ainsi, la caisse d'épargne des Bouches-du-Rhône (sous l'égide de Marseille, Aix-en-Provence et Arles, sise à Marseille, est identifiée dans sa dimension départementale. D'autres exceptions sont à signaler, elles reprennent les spécificités des régions « Colonie » et « France ». En particulier, pour la deuxième catégorie, plusieurs villes fictives ont été créées par soucis de classement et d'homogénéité (Conférences, Union Régionale, Union Nationale...). Plusieurs médailles ont été retrouvées qui présentent le thème spécifique des caisses d'épargne sans aucune mention d'attribution. Ces médailles vierges sont regroupées dans la région « France » et la ville « France ».

 

Chaque entête de chapitre « Régions » fait l'objet d'une synthèse des principaux événements historiques de l'avènement des caisses du territoire concerné. Ensuite, pour chaque ville, un bref résumé d'histoire est donné et illustré par une photo d'une carte postale ancienne de la caisse en question, quand cette dernière a pu être trouvée. C'est l'occasion d'avoir un bref aperçu du patrimoine architectural des Caisses dans la première moitié du XXème siècle.

 

Pour faciliter les recherches, le lecteur trouvera ci-dessous un premier tableau reprenant pour chaque région, les villes pour lesquelles ont été retrouvées des espèces numismatiques. Un deuxième tableau présente, dans l'ordre alphabétique, les villes pour lesquelles des jetons et médailles ont été retrouvées et indique leur région de rattachement.

 

 

Le deuxième niveau de classement :

 

Destination et types d'objets

 

Si toutes les caisses d'épargne n'ont pas produit, émis ou distribué des jetons et médailles de manière similaire, il a fallu néanmoins distinguer des catégories précises, des types à l'instar des types monétaires, valables dans l'absolu, pour ne pas transformer le répertoire en inventaire à la Prévert. La première distinction, théoriquement la plus facile, porte sur la distinction entre jetons et médailles du fait de leur différence de destination.

 

Les jetons de présence ont pour seul objet de marquer la présence des membres d'un conseil aux séances. Très tôt, ils ont pu être considérés comme une véritable rémunération des administrateurs et des directeurs dont les fondateurs, de part la vocation philanthropique de l'institution, avait voulu les fonctions purement bénévoles. Selon les caisses, diverses pratiques pouvaient régir l'utilisation de ces jetons. Ils pouvaient être simplement donnés aux administrateurs qui en faisaient ce que bon leur semblait, certains ont pu les thésauriser, d'autres les vendre pour leur valeur métallique. Certaines caisses distribuaient des jetons en bronze qui pouvaient être changés en jetons argent à concurrence d'un pour dix, par exemple. La caisse d'épargne de Besançon est allé au-delà avec l'émission de jetons en or, échangeables contre vingt jetons en argent de 1920 à 1939, puis contre quarante jetons en argent de 1939 à 1941. D'autres ont pu distribuer des jetons en argent ou en or, sous forme d'édition spéciale, pour souligner la carrière ou l'engagement d'un administrateur (dix, vingt ou trente ans), à l'instar de médaille du travail. Ils pouvaient encore être régulièrement reversés à la caisse contre paiement d'un solde. Citons le cas de Tournon, qui, ne voyant pas revenir les jetons en argent que les administrateurs échangeaient au bijoutier du coin plus rémunérateur, les a remplacé par des jetons... en bois !

 

Par principe, dans cet ouvrage, les jetons sont plutôt de petits modules et non nominatifs (hors édition spéciale). Ils ne portent pas non plus de mentions commémoratives. Ils sont généralement produits en nombre important, sans pour autant les qualifier de « grandes productions » et les représentations qu'ils portent sont en général assez simples, évoquent la ville de rattachement, la caisse et la fonction.

 

Quel que soit leur module, les espèces attribuées nominativement ou dans le cadre d'événements spécifiques sont en priorité classées dans les médailles. Pour ces médailles, deux grands types sont distingués, les médailles honorifiques et les médailles commémoratives.

 

Par convention, les médailles honorifiques n'ont pour mention qu'un nom et des dates (lorsqu'elles sont attribuées). Elles correspondent, dans la majorité des cas, aux médailles du travail et soulignent des carrières de durée. Dans une moindre mesure, elle sont attribuées pour des occasions spécifiques comme un prix spécial, une récompense ponctuelle comme ça a pu être le cas pour des instituteurs dans le cadre de l’attribution de livrets scolaires. A de très rares occasion, elles ont pu être attribuées à des personnalités extérieures aux caisses d'épargne, bienfaitrices de l'institution. Les représentations sont plus évocatrices de la vocation de l'institution que pour les jetons et mettent en relief la vertu de l'épargne au travers d'allégories dédiées.

 

Une troisième partie concerne les médailles commémoratives, émises pour des événements spécifiques dont notamment les anniversaires de l'ouverture de la caisse, l'inauguration d'un nouvel hôtel ou de bains douches. Pour ces médailles, les modules sont en général assez grands, témoignant des moyens des caisses, les représentations allégoriques sont fréquentes. Au sein de cette catégorie, les médailles du centenaire sont distinguées dans une catégorie à part entière. En effet, cette dernière fait l'objet d'un parti pris de l'auteur tant elle pourrait, à elle seule, faire l'objet d'une collection dédiée de part la richesse des gravures effectuées en pleine période de l'Art Nouveau et de l'Art Déco par des artistes de renom.

 

L'objet de l'ouvrage étant de répertorier « ce qui a été émis » pour les Caisses d'épargne, les lecteurs et collectionneurs ne devront pas s'étonner d'y voir figurer des représentations qui ne sont pas spécifiques aux caisses. En effet, et encore une fois pour des questions de moyens, des émissions ont pu être créées reprenant un thème générique parfois utilisé en d'autres occasions (médaille d'agriculture, du thème bancaire dans le sens large et même parfois... de tir).

 

Les jetons de présence ayant faits l'objet d'éditions spéciales que ce soit à titre honorifique ou commémoratif sont reproduits dans le thème des médailles. Citons la cas de Tourcoing qui a émis un jeton en vermeil à l'occasion du centenaire, lorsque les jetons traditionnels étaient émis en argent. La seule indication attestant de cette destination particulière se trouve être la boîte d'origine portant mention de la commémoration du centenaire. A l'inverse, certaines émissions ont pu, de part leur faible module ou la simplicité de la composition et l'absence d'autre indication, être classées comme jeton de présence. L'absence de sources d'archives nourries n'ayant pas permis de caractériser avec certitude la destination de l'ensemble des émissions, il s'agit là d'une convention. On retiendra tout de même qu'un jeton de présence a d'autant plus de chance d'être une médaille qu'il semble rare (voir le paragraphe sur la rareté des espèces). Compte-tenu qu'il n'a pas été possible de retrouver d'archives spécifiques sur ces émissions numismatiques, certains classements, dans telle ou telle catégorie pourra paraître hasardeux ou incorrect.. L'auteur s'en excuse, l'ouvrage est perfectible !

 

Au sein de chaque partie dédiée à la ville, les émissions sont donc séparées en quatre catégories, les jetons de présence, les médailles honorifiques, les médailles commémoratives et la ou les médailles du centenaire.

 

Les différentes informations détaillées dans les deux chapitres ci-dessus permettent de donner une première direction au classement. Pour autant, le dispositif ne saurait être complet sans codification avancée. La codification choisie pourra paraître un peu complexe, elle est le fruit d'une réflexion visant à donner à chaque type un numéro unique et pour lequel tout complément ultérieur du répertoire ne viendra pas modifier les numéros déjà attribués.

 

Concrètement, à chaque type est attribué un identifiant se présentant sous la forme suivante :

 

49000-JP-01

 

dans lequel :

  • Les cinq premiers chiffres correspondent au code postal de la ville de rattachement de la caisse d'épargne ;
  • Les deux lettres correspondent à la catégorie de l'objet considéré, avec :
    • JP : pour les jetons de présence,

    • HO : pour les médailles honorifiques,

    • CO : pour les médailles commémoratives,

    • CE : pour les médailles du centenaire ;

  • Les deux derniers chiffres correspondent à un numéro d'ordre.

 

L'exemple ci-dessus désigne donc un jeton de présence pour la ville d'Angers. Dans la mesure du possible, les numéros d'ordre sont attribués en fonction de l’ancienneté de l'objet, du plus ancien au plus récent pour la catégorie considérée. Cette dernière remarque n'est pour autant pas une règle stricte, des découvertes récentes d'objets anciens ont pu s'insérer tardivement dans le répertoire.

 

Les types ainsi définis sont à considérer au même titre que les types monétaires, ils se définissent par un avers, un revers et un module spécifiques. Comme pour les monnaies, il peut arriver que d'infimes détails surviennent dans les gravures avers et revers, au hasard d'une réédition de coins de frappe, la plupart du temps, ces variantes sont signalées au sein du même type. Quand ces détails ont été jugés suffisamment dissociant, ils ont présidé la création d'un type. De même, une variation de module est considéré comme une variation de type. Sur ce dernier point, la justification est donnée par le fait qu'un changement de module peut traduire une préoccupation de maîtrise budgétaire quand il est revu à la baisse ou, à l'inverse, traduire une récompense ou un hommage plus important.

 

La distinction de récompense ou d'hommage peut également passer, pour un type particulier, par le choix du métal : or, argent, bronze ou cuivre... Pour cette distinction, des lignes au sein du même type sont créées, c'est l'objet de la partie suivante.

 

Le troisième niveau de classement

 

Métal – Titre – Poinçons de maître

 

Pour un type donné, plusieurs variations de fabrication coexistent. Ces variations portent sur la nature du métal, son titre (pour l'or et l'argent) et le poinçon de maître qui donne une indication sur l'émission de l'objet. En effet, un même objet présentant deux poinçons différents peuvent indiquer que plusieurs émissions ont été commandées, soit à plusieurs ateliers à une même période, soit à des périodes éloignées.

 

Les poinçons sont donc d'autant plus importants qu'ils permettent de déterminer une période de production du type, parfois d'identifier l'atelier de frappe et, on pourrait l'espérer à terme par l'accès à des archives, de mettre en lien ces informations avec des commandes passées par les caisses pour retrouver éventuellement les quantités frappées. Ces informations sont d'autant plus utiles qu'elles sont susceptibles d'apporter un éclairage primordial pour la détermination de la rareté d'une émission. Nous renvoyons le lecteur à la partie relative aux cotes et à la rareté des jetons et médailles pour en comprendre l'importance.

 

Afin de s'assurer de compiler un maximum d'informations, chaque type recensé est détaillé en lignes. Chaque ligne correspond à une combinaison de métal, de titre et de poinçon de maître. À chaque combinaison est attribuée un numéro de ligne constitué de deux chiffres et d'une lettre. Les deux chiffres correspondent au métal et son titre, chaque lettre correspond à un poinçon de maître. Les différentes références retrouvées sont les suivantes :

1stlvl
2ndlvl
3rdlvl

Les références listées ci-dessus tentent d'être aussi complètes que possible, toutes les combinaisons entre les deux tableaux sont techniquement possibles et des numéros ont été réservés pour les jetons ou médailles qui ont été recensés par ailleurs mais pour lesquels aucune description n'existe ou qui restent sans confirmation visuelle. Compte-tenu de la difficulté de recenser tous les poinçons privés de Maîtres, généralement contenus dans un petit triangle, losange ou carré, ces derniers sont distingués en cinq catégories relatives à la forme du poinçon plutôt qu'au contenu. Dans la très grande majorité des cas, les émissions confiées au fabricants privés ont fait l'objet d'une commande unique (pour les commémoratives ou les honorifiques) et, si plusieurs commandes ont été faites dans le temps, elles ont pu être confiées au même prestataire sans que ce soit systématique. Ainsi, pour certains jetons de présence, il est possible de retrouver une fabrication au poinçon de la Monnaie de Paris et le même jeton à un poinçon d'atelier privé. Lorsque des informations spécifiques sont connues, elles figurent en note de ligne.

 

Ainsi, une ligne numérotée 06h renseigne un jeton ou une médaille en argent second titre frappée par la monnaie de Paris. Le poinçon sur la tranche se présentera sous la forme d'une corne d'abondance suivie de la mention « 2ARGENT ». Certains poinçons de maître sont répartis tout autour de la tranche voire même parfois sur l'avers ou le revers. En règle générale, ces informations sont décrites en note de ligne. De même, dans quelques cas, les poinçons sont complétés par l'année de frappe, le titre ou une mention complémentaire comme « FL » pour des bronzes (bronze florentin). Enfin, certaines productions ne présentent aucun poinçon. L'identifiant est alors donné en fonction du métal. Par exemple, une ligne numérotée 11z est une médaille ou un jeton en bronze ne présentant aucun poinçon.

 

Au final, chaque jeton, chaque médaille est complètement identifié sous la forme de son numéro de type suivi de son numéro de ligne. Par exemple :

 

35300-JP03-03h

est le troisième jeton de présence répertorié pour la ville de Fougère, l'exemplaire considéré est en or au troisième titre, frappé à la monnaie de Paris, à partir de 1880.

 

 

La description des espèces – la déterminations des avers-revers

 

Quand il s'agit de monnaie, déterminer l'avers du revers est relativement aisé. L'avers représente la puissance émettrice et, pour les frappes plus modernes, avers et revers sont définis par voie de loi, rendant la définition incontournable. En revanche, pour les jetons et médailles, sans règles strictes relatives à l'émission, un travail de déchiffrage est à effectuer, soit pour se fixer des règles applicables en toutes circonstances, soit pour décider qu'il n'y en a pas et que l'appréciation en est laissée au lecteur. Dans ce dernier cas, les descriptions risquent d'être sujettes à interprétation et de rendre plus difficile l'identification. Aussi, il a paru utile, pour ce répertoire, de définir quelques règles, essentiellement destinées à fixer les idées et harmoniser l'identification.

 

Dans un premier temps, les représentations qui font le thème des jetons et médailles des caisses d'épargne sont, le plus souvent, consacrées à une allégorie de l'épargne, à Marianne ou à la Ville (ses armoiries). Comme il arrive aussi que deux de ces trois thèmes soient évoqués dans l'objet considéré, des priorités sont à établir. Pour ne pas introduire de complexité supplémentaire, il n'est pas tenu compte ici de distinction des priorités de représentation selon la destination (jeton ou médaille) de l'objet. Autrement dit, les règles de priorité, définies ci-après, sont valables pour les jetons autant que pour les médailles honorifiques ou commémoratives.

 

La diversité des représentations, autant que l'absence de règles d'émissions, plus strictes ou normées dans le cas de monnaies, conduit naturellement à faire une approche par le revers en donnant pour premières règles :

 

  • une attribution à l’individu est au revers ;

  • une couronne seule (lauriers, chêne, palme, composition mixte) est au revers.

 

Ces deux règles sont suffisamment puissantes pour résoudre environ deux tiers des cas. Au delà, l'analyse de l'avers doit obligatoirement se faire à l'aune de la représentation. Nous proposons la hiérarchie suivante :.

 

  • pour l’avers, la priorité est toujours donnée à la puissance du pays (y compris sur l’allégorie, quoi qu’aucun cas ne se soit présenté).

  • ensuite vient l’allégorie de l'épargne qui prime sur la Ville car, quand les deux sont représentées, la priorité est donnée au thème.

  • La ville (et/ou ses armoiries) prime sur la mention de la caisse quand il n’y a pas d’allégorie.

  • La mention de la caisse prime sur les autres éléments potentiels...

 

Restent à gérer les exceptions qui, sans être très nombreuses seront commentées au cas par cas dans le corpus du répertoire. Généralement, ces exceptions s'apprécient d'un point de vue esthétique et partisan.

 

Fort de ces éléments génériques, l'ensemble du répertoire est bâti de manière à présenter l'histoire de la construction régionale des caisses, donc par région. Puis pour chaque ville émettrice au sein d'une même région, un bref résumé sur la fondation de la caisse, illustré par une carte postale ancienne de l'hôtel, dans la plupart des cas. Enfin, pour chaque ville, la description des types passe par une illustration avers à gauche, revers à droite, avec les descriptions correspondantes et sous chaque type, le détail des lignes reprenant les informations génériques et les informations relatives à la rareté et aux estimations de côtes pour des états de conservation de référence. L'ensemble est annoté, soit au niveau du type soit au niveau de la ligne correspondante.

 

 
Les états de conservation et les côtes

 

La description des états de conservation est une étape essentielle pour apprécier la valeur d'une espèce numismatique. Il existe aujourd'hui des échelles de graduation des monnaies très précises, allant de 1 à 70 et assorties de descriptions d'états de Médiocre à Fleur de Coin en passant par les état Très Beau, Très Très Beau, Superbe, Splendide etc... Paradoxalement ce système est d'abord utile pour les productions de masse, en particulier les monnaies car il est aisé de les retrouver à tous les état de conservation.

 

Pour les médailles et jetons, la problématique est autre. Les séries de production sont limitées en nombre, les espèces peu ou pas collectionnées et sont plus destinées à être conservées qu'à circuler pour des échanges. Même dans le cas des jetons, dont la vocation a pu être d'être échangés, la circulation reste très limitée. Autrement dit, quelle que soit la rareté de l'objet considéré, en terme de tirage, nous avons toujours à faire à des objets qui circulent très peu et qui se trouvent assez facilement dans de hauts états de conservation.

 

C'est pour cette raison essentielle que la description et les cotes, dans cet ouvrage, sont limitées aux états de conservation les plus hauts, considérant qu'il n'y a aucun intérêt à garder un objet dans un état inférieur à Superbe sauf cas très particulier où la cote ne sera guère supérieure à la valeur du poids de métal. Pour autant, deux paramètres viennent mettre en défaut ce raisonnement : l'ancienneté d'un jeton ou d'une médaille et le tirage limité dûment attesté.

 

À ce titre, les définitions de bases issues de l'ouvrage « Le Franc – Les monnaies », éditions Chevau-Léger, sont un exemple assez clair :

 

Fleur de Coin 70 (FDC 70)

 

Monnaie parfaite où aucun défaut ne peut se voir même à la loupe à grossissement dix fois. Le velours de frappe est parfait même sur les points les plus hauts, la qualité du coin et de la frappe est optimale.

Fleur de Coin 65 (FDC 65)

Monnaie strictement dans son état de frappe mais de petits chocs dus aux manipulations de la pièce dans l’atelier monétaire ou dans le circuit bancaire peuvent se voir à la loupe à grossissement dix fois. Le velours de frappe est intact même sur les points les plus hauts, la qualité du coin et de la frappe est bonne, sans plus.

Splendide 63 (SPL 63)

Monnaie dans son état de frappe, sans la moindre trace d’usure mais avec de très petits chocs de manipulation visibles à l’œil nu. Le velours de frappe est presque intact sauf sur les points les plus hauts où¹ il manque suite à des manipulations dans l’atelier monétaire ou dans les circuits bancaires. La qualité du coin et de la frappe peut être moyenne.

Superbe 58 (SUP 58)

La monnaie n’a presque aucune trace de circulation mais il peut apparaître une infime usure sur les points les plus hauts. De très petits chocs de manipulation sont visibles mais la plus grande partie du velours de frappe est encore présente.

Superbe 55 (SUP 55)

La monnaie présente une très très faible usure sur les points les plus hauts, de petites traces de chocs sont possibles et le velours de frappe subsiste dans les endroits protégés, particulièrement entre les lettres de la légende.

Très très beau 50 (TTB 50)

La monnaie présente une faible usure sur les points les plus hauts, de petites traces de chocs et est d’une manière générale très agréable à regarder.

Très très beau 45 (TTB 45)

L’usure due à la circulation est nettement visible. La monnaie est néanmoins d’un aspect agréable.

 

L'ancienneté s'applique d'abord aux jetons car ils sont apparus manifestement avant les médailles, certains d'entre eux revêtant, pour les caisses d'épargne, un poinçon « proue » ou « main » de la monnaie de Paris. Ce poinçon atteste d'une production entre 1842 et 1860, ce qui ouvre légitimement la voie à une « prime » sur la valeur du poids de métal comme ça le serait pour n'importe quel jeton de la première moitié du XIXème siècle.

 

Par ailleurs, certaines médailles, en particulier les médailles honorifiques, ont pu n'être produites que dans une quantité très limitée. C'est le cas pour l'or. Dans ce cas, l'état de conservation pourra être relégué au second plan de l'appréciation au vu de la rareté intrinsèque de l'exemplaire.

 

Si l'état de conservation est primordial, comme pour les monnaies, d'autres éléments sont susceptibles d'apporter une prime de valeur aux jetons et médailles. Le coffret d'origine qui accompagne une médaille (et parfois un jeton pour une série limitée) est prisé par les collectionneurs, encore plus si ce dernier est en bon état. En moyenne, on peut considérer une surcote de l'ordre de 20% sur la cote indiquée lorsque la médaille est présentée avec sa boite d'origine. Attention, il peut être difficile d'attester que la boite présentée est bien la boîte d'origine.

Nous signalons, dans cet ouvrage, pour les boîtes retrouvées, leur description.

 

Si la description générique des états de conservation est relativement simple, la détermination des cotes pour jetons et médailles est plus complexe que pour les monnaies. En effet, une cote étant le reflet d'un marché, si le marché n'existe pas, la cote est une information sans consistance. La problématique du thème traité ici est double :

 

  • il y a encore peu de collectionneurs attitrés et les vendeurs n'ont que peu de repères pour « faire le prix », il n'y a donc pas de marché spécifique ;

  • les faibles tirages, tant pour les jetons que pour les médailles, auraient tendance à augmenter la rareté donc la valeur. A l'inverse, et surtout pour les jetons que les récipiendaires pouvaient thésauriser, il arrive que le « marché » soit brutalement inondé d'un jeton jusque là presque introuvable parce que « sort » une bourse restée longtemps cachée.

 

Deux éléments peuvent renforcer la validité des cotes :

 

  • une augmentation importante du nombre de collectionneurs, tirant naturellement les prix vers le haut, par compétition et créant une demande soutenue ;

  • une connaissance fine des tirages de chacune des espèces au travers l'étude des archives et, pour ce qui concerne les caisses d'épargne, les commandes, à la Monnaie de Paris ou aux ateliers privés. Ces commandes permettent d'avoir des renseignements précieux sur la production et les modes de distribution des espèces.

 

Autant l'avouer, prétendre à l'exhaustivité sur ce dernier point, concernant plus de cinq cent quatre-vingt établissements communaux, est une gageure absolue. Cela dit, l'émergence d'Internet permet de se faire une idée de ce qui est commun et relativement facile à trouver. C'est un outil de veille sans pareille qui doit être étudié sur la durée et qui permet de dégager quelques tendances probantes.

 

La première conclusion que l'on peut tirer de ces constats est la suivante : présenter des cotes fiables dans cet ouvrage est tout à fait hasardeux si on ne cherche à se baser que sur le « marché ». Une base plus systématique consiste, notamment pour l'or et l'argent à se baser d'abord sur le poids en métal fin de l'espèce par rapport au cours du moment et d'ajouter une ou plusieurs primes en fonction de la rareté constatée, de l'état de conservation et de l'existence de concurrence parallèle. Ce dernier point concerne les jetons et médailles des caisses d'épargne qui entrent dans d'autres collections comme les collections régionalistes.

 

Cette base de cotation est fiable, en particulier pour les espèces les plus courantes car plutôt qu'une cote, elle donne le prix minimum qui « devrait » être payé pour le poids de fin. Mais gardons bien à l'esprit que sur ce domaine de collection, c'est la demande qui fait le prix car elle est à ce jour très faible par rapport à l'offre.

 

Il y a ensuite plusieurs cas particuliers à considérer pour les espèces plus rares :

 

  • Les espèces en or, que ce soit pour les jetons ou les médailles bénéficient toujours d'une prime importante car les tirages soit faibles. Cette prime est encore plus importante pour les médailles honorifiques qui s'apprécient à « un prix d'amateur » plus qu'à une cote ;

 

  • Une prime de rareté sur la cote est extrêmement volatile pour les jetons qui peuvent être trouvés d'un coup à un nombre important d'exemplaires en rapport du nombre de collectionneurs et dans des états de conservation généralement hauts puisque thésaurisés ;

 

  • Une médaille commémorative (d'un centenaire par exemple) est toujours un tirage limité et, plus on remonte dans le temps, plus il y a de chances pour que le tirage soit faible. En effet, la commémoration du centenaire des caisses d'épargne se situe dans la première moitié du XXème siècle, période à laquelle une médaille en bronze n'était pas distribuée à tous les clients de l'établissement mais seulement à ceux conviés à la commémoration voire moins ;

 

  • Une médaille attribuée, dans son écrin d'origine, est toujours assez rare, de nombreux collectionneurs et vendeurs ne gardent pas les boîtes ;

 

  • Une prime sera toujours donnée à une espèce ancienne par rapport à une espèce plus récente ;

 

  • Une prime sera toujours donnée à la cote d'une espèce dans un état de conservation SPL ou FDC.

 

Le présent ouvrage tentera, à terme, de présenter, pour chaque espèce, des cotes pour les états TTB à FDC. Toutes ces cotes sont sujettes à caution dans la mesure où le thème est confidentiel et qu'il n'existe pas de marché comme il existe pour les monnaies ayant circulé. Yves Jacqmin avait, en 1987, présenté un premier ouvrage sur le thème avec des prix indicatifs pour les 220 jetons et médailles recensés à l'époque. À l'époque, l'auteur s'était arrêté à un prix indicatif et un indice de rareté. Un jeton en bronze pour la caisse d'épargne de Sézanne était alors recensé comme rare. Aujourd'hui ce jeton peut être facilement trouvé mais son prix reste élevé du fait de la remarque de Jacqmin, seule référence à date.

 

En 2008, à son décès, la collection Jacqmin a été dispersée par la maison Platt. Le catalogue de cette collection, pour la partie caisses d'épargne, compte plus de 350 références ! Le présent ouvrage recense près de 600 types et 800 espèces et tout n'a manifestement pas été retrouvé. Ce constat sur une période de temps de trente ans laisse supposer qu'il faut encore prendre un peu de recul pour évaluer plus finement la valeur de ce patrimoine.

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